La démission du Premier ministre italien Matteo Renzi, après le net rejet de la réforme constitutionnelle par référendum, a suscité de nombreuses réactions dans la classe politique.
Les Italiens se sont massivement
prononcés dimanche contre le projet de réforme constitutionnelle proposé
par le président du Conseil Matteo Renzi, qui a aussitôt annoncé sa
démission lors d'une allocution à la télévision.
François Hollande a pris acte "avec respect" de la décision du chef du gouvernement italien
. Le chef de l'Etat dit partager avec Matteo Renzi "sa volonté
d'orienter l'Europe vers la croissance et l'emploi" et salue "son
dynamisme et ses qualités mises au service de réformes courageuses pour
son pays". François Hollande "souhaite que l'Italie trouve en elle-même
les ressorts pour surmonter cette situation".
De son côté, le ministre des Finances Michel Sapin a estimé que ce résultat ne faisait pas peser de risques systémiques
sur la zone euro et que les Italiens restaient fortement attachés à
l'Union européenne. Il a ajouté que l'Italie était un "pays solide" et
que la défaite de Matteo Renzi relevait de questions internes à l'Italie
et non pas d'un rejet de l'UE.
Son
de cloche identique chez Pierre Moscovici, Commissaire européen aux
Affaires économiques. "C'est un pays solide avec des autorités solides
et j'ai tout à fait confiance en l'Italie pour faire face à la
situation", a-t-il déclaré.
À la gauche de la gauche
Arnaud
Montebourg, candidat à la primaire organisée par le Parti socialiste, a
estimé que ce résultat était "une rébellion contre les politiques
d'austérité décidées à Bruxelles". "Les Italiens n'ont pas connu de
croissance depuis une décennie, ils se sont appauvris. Dans toutes les
catégories socio-professionnelles l'explosion des inégalités est allée
de pair avec la chute du revenu moyen [...] Dans tous les pays européens
(...) la reprise du pouvoir par les citoyens sur l'économie par le
bulletin de vote est un phénomène naturel", a-t-il ajouté.
Discours similaire chez Eric Coquerel,
soutien de Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle de 2017. Le
coordinateur du Parti de gauche fustige l'austérité et dit "non" à
"cette Europe.
Chez les eurosceptiques
Du côté des eurosceptiques, on se félicite ouvertement de la défaite de Matteo Renzi.
Marine
Le Pen, présidente du Front National, et Nicolas Dupont-Aignan,
Président de Debout la France, ont réagi en utilisant presque les mêmes
termes.
Tandis
que Marine Le Pen adressait un "Bravo" à Matteo Salvini (secrétaire
fédéral de la Ligue du Nord), Nicolas Dupont-Aignan adressait lui ses
félicitations à Beppe Grillo (chef du Mouvement 5 étoiles).
Guillaume Poingt