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mardi 6 décembre 2016

Italie : les multiples scénarios de l’après-Renzi


Olivier Tosseri

 Le président de la République italienne Sergio Mattarella décidera après consultation entre plusieurs solutions qui excluent pour l’instant celle d’un gouvernement technique et d’un rapide retour aux urnes.

Après l'une des campagnes électorales les plus longues et violentes de ces dernières années, « aux tons aberrants », selon les mots de l'ancien président de la République Giorgio Napolitano, c'est son successeur Sergio Mattarella qui doit désormais gérer cette énième crise de la vie politique italienne. L'instabilité lui est congénitale, avec 63 gouvernements en 70 ans, et le chef de l'Etat a toute une série de solutions déjà éprouvées à sa disposition.

Plébiscite sans appel

 

Celle à laquelle il pensait initialement, une démission de Matteo Renzi auquel il aurait reconfié les rênes du pouvoir pour constituer une nouvelle équipe, est dorénavant impossible. Avec 60% de « non » et 70% de participation, le référendum est un véritable plébiscite sans appel sur la personne du président du conseil.

Italie : les multiples scénarios de l'après-Renzi

La solution d'un retour immédiat aux urnes est improbable. Le Parti Démocrate majoritaire est au bord de l'implosion et bientôt probablement sans leader, et le centre-droit divisé n'avait trouvé une unité de façade que pour s'opposer à Matteo Renzi. Il lui faut plus de temps pour s'organiser et surtout proposer une alternative politique crédible. 

 Plus de loi électorale


Seules les forces populistes, Mouvement 5 Etoiles de Beppe Grillo et Ligue du Nord de Matteo Salvini, réclament l'organisation immédiate d'élections anticipées qu'elle que soit la loi électorale. Il n'y en a justement pas. Celle qui devait accompagner la réforme constitutionnelle devient d'office inapplicable et l'ancienne a été déclarée inconstitutionnelle. 

En élaborer une nouvelle et la faire adopter par le Parlement sera la première et difficile tâche du prochain gouvernement. Pas un gouvernement technique, dont l'idée est rejetée par l'opinion qui conserve un très mauvais souvenir de celui de Mario Monti. 

Padoan en lice ?


Sergio Matteralla entamera donc, immédiatement après avoir accepté les démissions de Matteo Renzi ce lundi, des consultations pour trouver son successeur. La priorité étant de rassurer les marchés financiers et les partenaires européens sur la fiabilité de l'Italie, le nom le plus évoqué est celui de l'actuel ministre de l'Economie Pier Carlo Padoan . Il a l'avantage de représenter une solution de continuité notamment sur les dossiers les plus délicats, avant tout ceux liés au système bancaire. 

La loi électorale deviendrait la priorité absolue

 

C'est pour l'instant l'option la plus crédible, mais si la bourse devait assez bien résister au choc de la victoire du « non », la loi électorale deviendrait la priorité absolue. Un gouvernement avec une figure institutionnelle serait ainsi privilégié. L'actuel président du Sénat Piero Grasso , qui n'est pas proche de Matteo Renzi et entretient de bons rapports avec l'opposition, serait le candidat idéal. Une fois une loi électorale adoptée elle pourrait être rapidement expérimentée. 

Mais si Sergio Mattarella voulait que la législature aille jusqu'à son terme naturel en 2018, une figure plus politique et proche du président du conseil sortant serait alors plus pertinente. Les noms des ministres des infrastructures Graziano Delrio, de la culture Dario Franceschini, des Affaires Etrangères Paolo Gentiloni ou du développement économique Carlo Calenda sont évoqués. Aucun ne se démarque clairement pour l'instant. Le rébus de l'après Renzi ne fait que commencer.

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