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mardi 6 décembre 2016

Les partis populistes prospèrent mais ne se ressemblent pas

Après l’échec du référendum en Italie, les partis populistes européens se frottent les mains. Pourtant, ces mouvements divergent de nombreuses façons, la définition de « populisme » étant elle-même difficile à cerner.

La défaite du candidat d'extrême droite Norbert Hofer à la présidentielle autrichienne ce dimanche a contrarié les ambitions des populistes européens. Mais ceux-ci ont pu se réjouir, le même jour, de l'échec du référendum constitutionnel en Italie , signe selon eux que ce non italien est un non à l'Europe. 

Les résultats de ces élections obligent à s'interroger de nouveau sur une tendance de plus en plus forte au sein de l'Europe : la montée des partis populistes.

Encouragés par la victoire de Donald Trump aux Etats-Unis , les populistes du Vieux Continent y voient un signe que leur propre heure arrive. Certes, les mouvements considérés comme populistes sont apparus dès la fin du XIXe siècle, mais cette fois, ce pourrait ne pas être qu'une simple passade, selon John Judis, auteur d'un ouvrage sur "l'explosion populiste" auquel The Economist consacre un article  : « la tendance s'appuie sur un profond sentiment de mécontentement vis-à-vis du statu quo ».

La crise financière en 2008 a fait perdre leur crédibilité aux élites, puis l'Union européenne a été accusée de déni de démocratie en ignorant le résultat du référendum de 2005. Deux failles, deux fractures entre « les élites » et « le peuple » dans lesquelles les populistes se sont engouffrés en prenant position avec des discours anti-immigration, d'après John Judis. 

Qu'est-ce que le populisme ?

 

Alors que ce lundi, le Premier ministre Manuel Valls se félicitait de la défaite de Norbert Hofer en proclamant que « le populisme n'est pas une fatalité pour l'Europe », il range tous les populismes dans la même case, une erreur selon l'auteur John Judis : « L'intelligentsia occidentale a fait un travail pitoyable pour comprendre ce qui se passe, soit en rejetant les populistes comme des manipulateurs soit en les diabolisant comme des racistes ». 

Les partis populistes européens diffèrent en effet de toutes sortes de manières. En France, le Front National adopte une position « protectionniste », antimondialiste et des discours anti-migrants. En Italie, le Mouvement 5 étoiles de Beppe Grillo fustige « les journalistes, les industriels et les politiciens » et soutient des mesures écologistes. En Espagne, le mouvement Podemos veut en finir avec « l'Europe des banquiers » pour « construire l'Europe des citoyens ». En Grande-Bretagne, Ukip se préoccupe de l'immigration, de l'identité nationale et est hostile à l'Union européeenne. En Allemagne, le parti populiste de droite AfD (l'Alternative pour l'Allemagne) est contre l'euro et la décision d'Angela Merkel d'ouvrir le pays aux réfugiés. En Autriche, le parti d'extrême-droit FPÖ suit une ligne économique libérale et prône une interdiction de l'immigration...

Populisme de gauche et populisme de droite

 

Ces différences les empêchent d'ailleurs de montrer un front populiste uni à travers les frontières nationales. La notion même du populisme prête à confusion, c'est un « mot qui décourage toutes les typologies et toutes les tentatives de définition », de l'avis Alexandre Dorna, spécialiste de psychologie politique .

Après l’échec du référendum en Italie, les partis populistes européens se frottent les mains. Pourtant, ces mouvements divergent de nombreuses façons, la définition de « populisme » étant elle-même difficile à cerner.

La défaite du candidat d'extrême droite Norbert Hofer à la présidentielle autrichienne ce dimanche a contrarié les ambitions des populistes européens. Mais ceux-ci ont pu se réjouir, le même jour, de l'échec du référendum constitutionnel en Italie , signe selon eux que ce non italien est un non à l'Europe. 

Les résultats de ces élections obligent à s'interroger de nouveau sur une tendance de plus en plus forte au sein de l'Europe : la montée des partis populistes.

Encouragés par la victoire de Donald Trump aux Etats-Unis , les populistes du Vieux Continent y voient un signe que leur propre heure arrive. Certes, les mouvements considérés comme populistes sont apparus dès la fin du XIXe siècle, mais cette fois, ce pourrait ne pas être qu'une simple passade, selon John Judis, auteur d'un ouvrage sur "l'explosion populiste" auquel The Economist consacre un article  : « la tendance s'appuie sur un profond sentiment de mécontentement vis-à-vis du statu quo ».

La crise financière en 2008 a fait perdre leur crédibilité aux élites, puis l'Union européenne a été accusée de déni de démocratie en ignorant le résultat du référendum de 2005. Deux failles, deux fractures entre « les élites » et « le peuple » dans lesquelles les populistes se sont engouffrés en prenant position avec des discours anti-immigration, d'après John Judis. 

Qu'est-ce que le populisme ?

 

Alors que ce lundi, le Premier ministre Manuel Valls se félicitait de la défaite de Norbert Hofer en proclamant que « le populisme n'est pas une fatalité pour l'Europe », il range tous les populismes dans la même case, une erreur selon l'auteur John Judis : « L'intelligentsia occidentale a fait un travail pitoyable pour comprendre ce qui se passe, soit en rejetant les populistes comme des manipulateurs soit en les diabolisant comme des racistes ». 

Les partis populistes européens diffèrent en effet de toutes sortes de manières. En France, le Front National adopte une position « protectionniste », antimondialiste et des discours anti-migrants. En Italie, le Mouvement 5 étoiles de Beppe Grillo fustige « les journalistes, les industriels et les politiciens » et soutient des mesures écologistes. En Espagne, le mouvement Podemos veut en finir avec « l'Europe des banquiers » pour « construire l'Europe des citoyens ». En Grande-Bretagne, Ukip se préoccupe de l'immigration, de l'identité nationale et est hostile à l'Union européeenne. En Allemagne, le parti populiste de droite AfD (l'Alternative pour l'Allemagne) est contre l'euro et la décision d'Angela Merkel d'ouvrir le pays aux réfugiés. En Autriche, le parti d'extrême-droit FPÖ suit une ligne économique libérale et prône une interdiction de l'immigration...

Populisme de gauche et populisme de droite

 

Ces différences les empêchent d'ailleurs de montrer un front populiste uni à travers les frontières nationales. La notion même du populisme prête à confusion, c'est un « mot qui décourage toutes les typologies et toutes les tentatives de définition », de l'avis Alexandre Dorna, spécialiste de psychologie politique .

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