Après l’échec du référendum en Italie, les partis populistes européens se frottent les mains. Pourtant, ces mouvements divergent de nombreuses façons, la définition de « populisme » étant elle-même difficile à cerner.
La défaite du candidat d'extrême droite Norbert Hofer
à la présidentielle autrichienne ce dimanche a contrarié les ambitions
des populistes européens. Mais ceux-ci ont pu se réjouir, le même jour,
de l'échec du référendum constitutionnel en Italie , signe selon eux que ce non italien est un non à l'Europe.
Les résultats de ces élections obligent à s'interroger de nouveau sur
une tendance de plus en plus forte au sein de l'Europe : la montée des
partis populistes.
Encouragés par la victoire de Donald Trump aux Etats-Unis
, les populistes du Vieux Continent y voient un signe que leur propre
heure arrive. Certes, les mouvements considérés comme populistes sont
apparus dès la fin du XIXe siècle, mais cette fois, ce pourrait ne pas
être qu'une simple passade, selon John Judis, auteur d'un ouvrage sur
"l'explosion populiste" auquel The Economist consacre un article : « la tendance s'appuie sur un profond sentiment de mécontentement vis-à-vis du statu quo ».
La
crise financière en 2008 a fait perdre leur crédibilité aux élites,
puis l'Union européenne a été accusée de déni de démocratie en ignorant
le résultat du référendum de 2005. Deux failles, deux fractures entre «
les élites » et « le peuple » dans lesquelles les populistes se sont
engouffrés en prenant position avec des discours anti-immigration,
d'après John Judis.
Qu'est-ce que le populisme ?
Alors
que ce lundi, le Premier ministre Manuel Valls se félicitait de la
défaite de Norbert Hofer en proclamant que « le populisme n'est pas une
fatalité pour l'Europe », il range tous les populismes dans la même
case, une erreur selon l'auteur John Judis : « L'intelligentsia
occidentale a fait un travail pitoyable pour comprendre ce qui se passe,
soit en rejetant les populistes comme des manipulateurs soit en les
diabolisant comme des racistes ».
Les
partis populistes européens diffèrent en effet de toutes sortes de
manières. En France, le Front National adopte une position «
protectionniste », antimondialiste et des discours anti-migrants. En
Italie, le Mouvement 5 étoiles de Beppe Grillo fustige « les
journalistes, les industriels et les politiciens » et soutient des
mesures écologistes. En Espagne, le mouvement Podemos veut en finir avec
« l'Europe des banquiers » pour « construire l'Europe des citoyens ».
En Grande-Bretagne, Ukip se préoccupe de l'immigration, de l'identité
nationale et est hostile à l'Union européeenne. En Allemagne, le parti
populiste de droite AfD (l'Alternative pour l'Allemagne) est contre
l'euro et la décision d'Angela Merkel d'ouvrir le pays aux réfugiés. En
Autriche, le parti d'extrême-droit FPÖ suit une ligne économique
libérale et prône une interdiction de l'immigration...
Populisme de gauche et populisme de droite
Ces
différences les empêchent d'ailleurs de montrer un front populiste uni à
travers les frontières nationales. La notion même du populisme prête à
confusion, c'est un « mot qui décourage toutes les typologies et toutes
les tentatives de définition », de l'avis Alexandre Dorna, spécialiste de psychologie politique .
Après l’échec du référendum en Italie, les partis populistes européens se frottent les mains. Pourtant, ces mouvements divergent de nombreuses façons, la définition de « populisme » étant elle-même difficile à cerner.
La défaite du candidat d'extrême droite Norbert Hofer
à la présidentielle autrichienne ce dimanche a contrarié les ambitions
des populistes européens. Mais ceux-ci ont pu se réjouir, le même jour,
de l'échec du référendum constitutionnel en Italie , signe selon eux que ce non italien est un non à l'Europe.
Les résultats de ces élections obligent à s'interroger de nouveau sur
une tendance de plus en plus forte au sein de l'Europe : la montée des
partis populistes.
Encouragés par la victoire de Donald Trump aux Etats-Unis
, les populistes du Vieux Continent y voient un signe que leur propre
heure arrive. Certes, les mouvements considérés comme populistes sont
apparus dès la fin du XIXe siècle, mais cette fois, ce pourrait ne pas
être qu'une simple passade, selon John Judis, auteur d'un ouvrage sur
"l'explosion populiste" auquel The Economist consacre un article : « la tendance s'appuie sur un profond sentiment de mécontentement vis-à-vis du statu quo ».
La
crise financière en 2008 a fait perdre leur crédibilité aux élites,
puis l'Union européenne a été accusée de déni de démocratie en ignorant
le résultat du référendum de 2005. Deux failles, deux fractures entre «
les élites » et « le peuple » dans lesquelles les populistes se sont
engouffrés en prenant position avec des discours anti-immigration,
d'après John Judis.
Qu'est-ce que le populisme ?
Alors
que ce lundi, le Premier ministre Manuel Valls se félicitait de la
défaite de Norbert Hofer en proclamant que « le populisme n'est pas une
fatalité pour l'Europe », il range tous les populismes dans la même
case, une erreur selon l'auteur John Judis : « L'intelligentsia
occidentale a fait un travail pitoyable pour comprendre ce qui se passe,
soit en rejetant les populistes comme des manipulateurs soit en les
diabolisant comme des racistes ».
Les
partis populistes européens diffèrent en effet de toutes sortes de
manières. En France, le Front National adopte une position «
protectionniste », antimondialiste et des discours anti-migrants. En
Italie, le Mouvement 5 étoiles de Beppe Grillo fustige « les
journalistes, les industriels et les politiciens » et soutient des
mesures écologistes. En Espagne, le mouvement Podemos veut en finir avec
« l'Europe des banquiers » pour « construire l'Europe des citoyens ».
En Grande-Bretagne, Ukip se préoccupe de l'immigration, de l'identité
nationale et est hostile à l'Union européeenne. En Allemagne, le parti
populiste de droite AfD (l'Alternative pour l'Allemagne) est contre
l'euro et la décision d'Angela Merkel d'ouvrir le pays aux réfugiés. En
Autriche, le parti d'extrême-droit FPÖ suit une ligne économique
libérale et prône une interdiction de l'immigration...
Populisme de gauche et populisme de droite
Ces
différences les empêchent d'ailleurs de montrer un front populiste uni à
travers les frontières nationales. La notion même du populisme prête à
confusion, c'est un « mot qui décourage toutes les typologies et toutes
les tentatives de définition », de l'avis Alexandre Dorna, spécialiste de psychologie politique .