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mardi 13 décembre 2016

Macron et Le Pen : deux visions pour la France de demain



Emmanuel Macron est un objet politique non identifié pour la plupart des experts médiocres qui hantent les plateaux de télévision. Pourtant, sa proposition est parfaitement lisible. Il est le candidat assumant le « progressisme », le multiculturalisme, la mondialisation heureuse du village global et la construction européenne. Attention, je ne dis pas que ses adversaires n’appliqueront pas ce programme. Eux aussi le feront, de Fillon à la gauche en passant par Mélenchon, dont le programme prévoit une fiscalité punitive pour financer l’assistanat et l’immigration massive, mais ils s’amenderont publiquement, expurgeant leurs discours des éléments de langage les plus désapprouvés par l’opinion publique. Emmanuel Macron fait le choix inverse, espérant que l’optimisme actif qu’il porte en étendard pourra convaincre une majorité. Un angle osé mais intéressant dans sa position.

Exalté, la voix cassée, Emmanuel Macron hurlait lors de la fin de son discours, comme possédé par un coach de vie californien sous stéroïdes – charisme en moins. Pâle imitation du personnage de Jordan Belfort, incarné par Leonardo DiCaprio dans Le Loup de Wall Street de l’excellent Martin Scorsese, Emmanuel Macron voudrait se placer dans le sens de l’Histoire quand les autres, notamment ceux qui défendent l’idée de nation et les identités historiques, seraient immanquablement des « réactionnaires » dépassés et déphasés.

Il ne faudra pas sous-estimer cet adversaire déroutant. Si j’estime que sa trajectoire sera météorique, les moyens mis à sa disposition par ses amis des médias et de la finance lui permettent toutefois d’installer une riche scénographie autour de sa personne. Il réunissait ainsi 10.000 personnes pour le lancement de sa campagne. 

Ce n’est pas rien pour un homme qui s’est affranchi des appareils politiques traditionnels. Lorsque certains de ses soutiens expliquent qu’il serait un homme providentiel comme on en verrait « une fois par siècle », ils sont certes ridicules au dernier degré, mais ils démontrent aussi que sa proposition trouve un écho.
 Emmanuel Macron ne donne pas de réponse aux questions existentielles que se posent les Français sur les institutions, leur identité et l’immigration. Il s’y refuse, tant par couardise que par idéologie, son « pragmatisme » n’étant qu’une façade. Face à lui, seule la candidature de Marine Le Pen se démarque réellement. Conquérante lors de son oral au « Grand Jury », elle a affirmé qu’elle porterait beaucoup plus qu’un programme politique en 2017. En effet, elle sera la seule à défendre un projet de civilisation. Un objectif noble et ambitieux. Par ailleurs, elle ne refusera pas le progrès, humain comme technique, qui n’a que peu à voir avec le mantra « progressiste », cache-sexe du marxisme culturel à l’œuvre depuis des décennies qu’Emmanuel Macron n’entend pas le moins du monde contester.

L’opposition entre Macron et Le Pen serait la plus franche, la plus directe et la plus logique. Tous deux sont porteurs d’une vision qui prend en compte les nouveaux paradigmes. Emmanuel Macron y répond par une utopie conceptuelle. Marine Le Pen y répond par le réalisme.

Gabriel Robin

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