Marie Delarue
Étrange semaine que nous vivons là… Bel exemple de « relativité du temps », en vérité, entre les fonctionnaires qui manifestent déjà contre un candidat qui n’a, pour l’instant, remporté que les primaires de son parti et un Président en exercice dont tout le monde, ou presque, ce matin, parle déjà au passé !
On ne sait plus où se tourner : qui fait quoi dans cette foire d’empoigne ? Qui pèse sur la marche de la France, qui décide ? Où sont les responsables ? Qui tient le manche ? Nous voguons, nous dérivons plutôt, comme un rafiot sans gouvernail.
Le capitaine de pédalo a quitté la scène hier soir et la presse étrangère n’est pas tendre avec lui. « Lumière blafarde sur fond bleu minimaliste, ton grave mais voix chevrotante, François Hollande a pris congé des Français en une allocution télévisée de dix petites minutes, ce jeudi soir », ce qui témoigne d’un « nouvel échec de la presse, tout aveuglée par la certitude de sa candidature », écrit Le Soir (Belgique). « Coup de balai inédit », poursuit l’éditorialiste, voilà « moins de quinze jours après Nicolas Sarkozy, moins d’une semaine après Alain Juppé, [c’est] le troisième “dinosaure” de la politique hexagonale qui sort de scène ». L’éditorialiste souligne comme ses confrères l’incroyable impopularité de François Hollande, le « gros gâchis » que fut cette élection, tant « cet homme-là s’est beaucoup trompé, il a beaucoup déçu. Il a évidemment réussi quelques réformes, notamment au plan sociétal, mais il laisse un pays à cran et une gauche en lambeaux. »
Il est vrai que nos amis belges, eux, ont su rester 541 jours sans gouvernement ; preuve qu’on peut fort bien s’en passer…
Même son de cloche chez nos voisins européens, où l’on met en exergue, comme Le Temps (Suisse), « l’impopularité chronique du locataire de l’Élysée ».
Le New York Times et le Guardian (Grande-Bretagne) soulignent, eux, aussi l’aspect inattendu de la chose : « François Hollande est le premier Président en exercice à ne pas se représenter pour un second mandat depuis la Seconde Guerre mondiale. Il est aussi, et c’est sans doute l’explication, le plus impopulaire des Présidents français depuis cette période. » Et le quotidien britannique d’expliquer : « Accusé de manquer d’autorité et de cohérence, hésitant sur les décisions politiques, depuis les augmentations d’impôts jusqu’aux réformes en faveur du monde de l’entreprise, échouant à relancer une économie atone et à protéger la France d’attaques terroristes dévastatrices, il a fini par être abandonné par son propre camp. Les électeurs du Parti socialiste se sont sentis trahis par ses réformes confuses, faites d’accélérations et de coups de frein. »
Pour le quotidien espagnol El País, François Hollande craignait surtout d’affronter Arnaud Montebourg, plus haut que lui dans les intentions de vote : « L’ancien
ministre de l’Économie, de l’aile radicale de la gauche, qui avait
déclaré que s’il n’y avait pas de primaires ouvertes [incluant François
Hollande], ce serait “la fin du PS”. En se présentant, Hollande prenait
le risque, selon les sondages, de perdre les primaires
derrière Montebourg. »
De son côté, la presse allemande souligne la droitisation affirmée de la société française. Ainsi, le Süddeutsche Zeitung, qui range franchement à droite « la jeune star de la politique Emmanuel Macron, le disciple de François Hollande ». Bref, tous pronostiquent, pour la présidentielle de mai prochain, « une bataille de conservateurs », le second tour devant opposer, ils en sont sûrs, Marine Le Pen et François Fillon.
La conclusion est donc sans appel : de El País à La Stampa en passant par la presse anglo-saxonne et allemande, les éditorialistes l’affirment, « la gauche française s’apprête à vivre une véritable débâcle ». C’est, en effet, bien parti.
Source
De son côté, la presse allemande souligne la droitisation affirmée de la société française. Ainsi, le Süddeutsche Zeitung, qui range franchement à droite « la jeune star de la politique Emmanuel Macron, le disciple de François Hollande ». Bref, tous pronostiquent, pour la présidentielle de mai prochain, « une bataille de conservateurs », le second tour devant opposer, ils en sont sûrs, Marine Le Pen et François Fillon.
La conclusion est donc sans appel : de El País à La Stampa en passant par la presse anglo-saxonne et allemande, les éditorialistes l’affirment, « la gauche française s’apprête à vivre une véritable débâcle ». C’est, en effet, bien parti.
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