Après les primaires à droite, voilà les primaires à gauche. Cependant,
c’est quitte ou double : la gauche doit se mobiliser et se recomposer
pour faire face à la droite si elle veut être crédible. Et c’est loin
d’être gagné.
Alors que la droite et le centre viennent d’achever leur primaire, qui s’est conclue par la désignation de François Fillon, c’est maintenant à la gauche de choisir son champion. Seulement, les circonstances ne sont pas les mêmes, et la dynamique qui semble bénéficier à la droite se fait au détriment de la gauche de gouvernement.
Alors que la primaire à droite semble l’avoir requinqué pour l’élection présidentielle, celle à gauche risque fort ,non seulement de la diviser durablement, mais de mettre en scène sa faiblesse à moins de 6 mois des élections.
La crise ouverte entre la droite et la gauche du parti socialiste est apparue au grand jour au moment des discussions sur la loi Khomri, toute velléité de réforme étant vécue pour certains du parti comme une trahison.
Certains commentateurs ont même présenté les débats entre candidats à la primaire de la droite et du centre comme une répétition générale des élections présidentielles. Bénéficiant peut-être d’un effet « Trump », les candidats favoris à droite, Sarkozy et Juppé, se sont retrouvés éliminés au profit d’un outsider plus réformateur en économie et conservateur sur les questions sociétales.
Face à ce séisme politique et médiatique, la réponse des socialistes doit être d’une ampleur comparable, c’est-à-dire capable de faire émerger un candidat crédible et un discours plausible pour convaincre. Malheureusement, le bilan du gouvernement actuel est difficilement défendable et le candidat « naturel » du parti, le président sortant, est tellement discrédité que ses soutiens sont devenus rares.
Non seulement François Hollande divise la gauche, mais pour l’instant, les concurrents déclarés à la primaire ne semblent pas avoir la carrure ne serait-ce que pour rassembler les différentes tendances du Parti socialiste : Filoche, Hamon ou Lienemann chassent sur les terres d’une extrême gauche qui n’a plus besoin de primaire pour se désigner un leader, à savoir Jean-Luc Mélenchon, et les autres candidats ont tout juste assez de poids pour négocier des postes avec le vainqueur potentiel.
Le spectacle global est celui d’une gauche émiettée dont les sympathisants les plus actifs sont même prêts à voter à un candidat de la primaire de droite -Alain Juppé- pour tenter de se tirer de ce mauvais pas.
Reste deux candidats « hors cadre », hors primaire, qui pourrait aussi changer la donne et devenir la planche de salut pour une gauche déboussolée : François Bayrou et Emmanuel Macron. Le premier, contre le conservatisme libéral supposé de François Fillon, pourrait séduire par son centrisme social. Le second par son réformisme social-libéral, pourrait insuffler un peu de jeunesse dans une famille politique en crise. Les paris sont ouverts.
Source
Frédéric Mas.
Alors que la droite et le centre viennent d’achever leur primaire, qui s’est conclue par la désignation de François Fillon, c’est maintenant à la gauche de choisir son champion. Seulement, les circonstances ne sont pas les mêmes, et la dynamique qui semble bénéficier à la droite se fait au détriment de la gauche de gouvernement.
Alors que la primaire à droite semble l’avoir requinqué pour l’élection présidentielle, celle à gauche risque fort ,non seulement de la diviser durablement, mais de mettre en scène sa faiblesse à moins de 6 mois des élections.
Primaire ouverte à l’extrême gauche
C’est la gauche de la gauche qui a réclamé la primaire ouverte. Sans doute pour s’assurer une visibilité que l’équipe resserrée autour du gouvernement lui refusait, c’est à la gauche du parti socialiste qu’on s’est mobilisé pour demander une primaire ouverte, avec le but avoué de revenir à des recettes plus anciennes que celles proposée par l’équipe Valls.
La crise ouverte entre la droite et la gauche du parti socialiste est apparue au grand jour au moment des discussions sur la loi Khomri, toute velléité de réforme étant vécue pour certains du parti comme une trahison.
Succès obligatoire
Au succès de la primaire à droite doit répondre celui de la primaire à gauche. La droite a réussi à mobiliser des millions de personnes, à focaliser l’attention des Français et à déplacer les termes du débat vers ses propres problématiques.
Certains commentateurs ont même présenté les débats entre candidats à la primaire de la droite et du centre comme une répétition générale des élections présidentielles. Bénéficiant peut-être d’un effet « Trump », les candidats favoris à droite, Sarkozy et Juppé, se sont retrouvés éliminés au profit d’un outsider plus réformateur en économie et conservateur sur les questions sociétales.
Face à ce séisme politique et médiatique, la réponse des socialistes doit être d’une ampleur comparable, c’est-à-dire capable de faire émerger un candidat crédible et un discours plausible pour convaincre. Malheureusement, le bilan du gouvernement actuel est difficilement défendable et le candidat « naturel » du parti, le président sortant, est tellement discrédité que ses soutiens sont devenus rares.
Le boulet François Hollande
Le leader de la gauche est contesté, ses concurrents moyennement crédibles. François Hollande se présentera-t-il à la primaire de la gauche ? Va-t-il chercher à défendre son bilan et incarner la gauche modérée envers et contre tous ?
Non seulement François Hollande divise la gauche, mais pour l’instant, les concurrents déclarés à la primaire ne semblent pas avoir la carrure ne serait-ce que pour rassembler les différentes tendances du Parti socialiste : Filoche, Hamon ou Lienemann chassent sur les terres d’une extrême gauche qui n’a plus besoin de primaire pour se désigner un leader, à savoir Jean-Luc Mélenchon, et les autres candidats ont tout juste assez de poids pour négocier des postes avec le vainqueur potentiel.
Le spectacle global est celui d’une gauche émiettée dont les sympathisants les plus actifs sont même prêts à voter à un candidat de la primaire de droite -Alain Juppé- pour tenter de se tirer de ce mauvais pas.
Reste deux candidats « hors cadre », hors primaire, qui pourrait aussi changer la donne et devenir la planche de salut pour une gauche déboussolée : François Bayrou et Emmanuel Macron. Le premier, contre le conservatisme libéral supposé de François Fillon, pourrait séduire par son centrisme social. Le second par son réformisme social-libéral, pourrait insuffler un peu de jeunesse dans une famille politique en crise. Les paris sont ouverts.
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