C’est officiel : Vincent Peillon sera
candidat aux primaires de la gauche. Tout le monde s’en fout, me
direz-vous. Attention, attention, vous savez comme la période est
favorable aux outsiders, aux vilains petits canards que personne n’a vu
venir, aux tortues qui dépassent les lièvres dans les sondages, aux
ouvriers de la 1 1e heure devant lesquels s’ouvrent les portes du paradis.
Peillon, donc. Prof de philo écrivant des polars à ses heures perdues, député européen à l’assiduité toute relative, il s’est surtout fait remarquer, lors de son passage à l’Éducation nationale, par les bourdes qu’il a initiées : les nouveaux rythmes scolaires, c’est lui. Les ABCD de l’égalité aussi. La réforme du statut des enseignants de classes préparatoires (qu’il souhaitait d’ailleurs supprimer) itou.
C’est la renonciation du Président qui l’a engagé à se présenter et « il portera fièrement, dit l’un de ses proches, la part la plus positive du bilan de François Hollande ». Ça ne devrait pas lui casser le dos.
Il affirme « qu’il se présente pour être président de la République ». On se doute que ce n’est pas pour jouer au tennis. C’est que, derrière cette apparente lapalissade, se cache une dénégation implicite : non, il n’a pas été téléguidé par Aubry, Hidalgo, Royal et tutti quanti pour tenir lieu de peau de banane sous le talon de Manuel Valls.
Il dit avoir pris sa décision « dans la solitude de sa conscience ».
Que cette pieuse remarque de séminariste fraîchement sorti de propédeutique ne trompe pas, Vincent Peillon est un anticlérical militant : en 2008, il affirmait, lors de la promotion de son livre La révolution française n’est pas terminée : « On ne pourra jamais construire un pays de liberté avec la religion catholique » et, de ce fait, « il faut inventer une religion républicaine […] qui est la laïcité. » Disons-le tout de go : à côté de Vincent Peillon, le petit père Combes est un enfant de Marie.
C’est donc dans ce but que le ministre de l’Éducation qu’il était avait expliqué : « Il faut être capable d’arracher [l’élève] à tous les déterministes, familial, ethnique, social, intellectuel. »
On connaît le proverbe du cordonnier mal chaussé : Vincent Peillon n’a
guère réussi à affranchir son propre fils de son déterminisme familial
et le galopin est sorti brutalement de l’anonymat certain dimanche de Manif pour tous par un tweet lapidaire : « Connard (sic) de manifestants, on devrait tous les pendre en place public (resic). » La religion républicaine est, en sus, de toute évidence, une religion d’amour. Peillon, donc. Prof de philo écrivant des polars à ses heures perdues, député européen à l’assiduité toute relative, il s’est surtout fait remarquer, lors de son passage à l’Éducation nationale, par les bourdes qu’il a initiées : les nouveaux rythmes scolaires, c’est lui. Les ABCD de l’égalité aussi. La réforme du statut des enseignants de classes préparatoires (qu’il souhaitait d’ailleurs supprimer) itou.
C’est la renonciation du Président qui l’a engagé à se présenter et « il portera fièrement, dit l’un de ses proches, la part la plus positive du bilan de François Hollande ». Ça ne devrait pas lui casser le dos.
Il affirme « qu’il se présente pour être président de la République ». On se doute que ce n’est pas pour jouer au tennis. C’est que, derrière cette apparente lapalissade, se cache une dénégation implicite : non, il n’a pas été téléguidé par Aubry, Hidalgo, Royal et tutti quanti pour tenir lieu de peau de banane sous le talon de Manuel Valls.
Il dit avoir pris sa décision « dans la solitude de sa conscience ».
Que cette pieuse remarque de séminariste fraîchement sorti de propédeutique ne trompe pas, Vincent Peillon est un anticlérical militant : en 2008, il affirmait, lors de la promotion de son livre La révolution française n’est pas terminée : « On ne pourra jamais construire un pays de liberté avec la religion catholique » et, de ce fait, « il faut inventer une religion républicaine […] qui est la laïcité. » Disons-le tout de go : à côté de Vincent Peillon, le petit père Combes est un enfant de Marie.
Peillon a, cependant, la laïcité hémiplégique. Car le désaccord qui l’oppose à Valls ne tient pas seulement dans les 35 heures ou le recours au 49-3 : « Je ne comprends pas qu’on ait pu soutenir des arrêtés contre le burkini. Cela n’a rien à voir avec la loi de 1905 ni avec l’idée même de la laïcité », gronde-t-il en évoquant l’été dernier, quand Valls avait parlé d’« affirmation dans l’espace public d’un islamisme politique ». Peillon est sans doute le seul Français à n’avoir pas imaginé d’autre objet au burkini que celui d’éviter les coups de soleil.
Vincent Peillon est soutenu par Anne Hidalgo. Et d’autres poids lourds, faute de mieux, risquent de se rallier à son panache grisâtre – tant par la teinte poivre et sel de son chef que par sa personnalité sans charisme. François Hollande nous a fait regretter Sarkozy. Qui nous fera regretter Hollande ? Redisons-le : par les temps qui courent, il faut se méfier des petites bêtes qui montent. Et celle-ci est vraiment bête.
Gabrielle Cluzel
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