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mercredi 14 décembre 2016

Fillon, Chartier et Estrosi en flagrant délit de complaisance avec l’islam ?




Durant la primaire de la droite et du centre, les Français avaient découvert « Ali Juppé », le candidat d’une complaisante naïveté sur la question de l’islamisme. Le corps électoral des Républicains ne lui avait pas pardonné cette compromission affichée et lui avait infligé une violente défaite dans les urnes. Mais ces derniers jours, c’est au tour de trois autres hommes forts du parti de se retrouver au cœur de polémiques similaires : François Fillon, Jérôme Chartier et Christian Estrosi.

François Fillon, tout d’abord. Le candidat à la présidentielle a eu la désagréable surprise de voir remonter des abîmes d’un Internet qui n’oublie jamais rien la photo d’une rencontre avec Salih Farhoud, le recteur de la mosquée de Stains. Administrativement fermée depuis un mois par le ministère de l’Intérieur, cette mosquée se révèle être un véritable nid à djihadistes : pendant que certains fidèles partent combattre en Syrie (notamment le célèbre Fabien Clain), d’autres sont suspectés d’avoir préparé une attaque terroriste sur le sol français. Si Salih Farhoud tente de nous expliquer qu’il n’y est pour rien, c’est quand même bien lui qui a tenu des propos anti-chrétiens, déclarant sans complexe à la télévision égyptienne qu’« un chrétien ne peut être affecté au ministère du Trésor » et que « ce portefeuille doit être détenu par un musulman ».
Au lendemain d’une attaque terroriste dans la cathédrale copte du Caire qui a fait 23 morts et 49 blessés, cette phrase prend une tournure plus terrifiante encore. Mais cela ne devrait pas empêcher de dormir ce leader de la communauté égyptienne de France : il est surtout préoccupé par la réouverture de sa mosquée, multipliant les recours et pressions auprès de l’administration ces derniers jours. Passionné par les armes (on l’aperçoit sur de nombreux clichés le fusil à la main), Salih Farhoud est aussi proche du très médiatique imam « modéré » Chalghoumi (du coup, l’est-il vraiment ?). Il a, en tout cas, parfaitement transmis sa passion pour la religion et les armes à ses deux fils : il sont partis faire le djihad !

Offrons le bénéfice du doute à François Fillon : peut-être ne connaissait-il pas le pedigree du personnage lorsqu’il l’a rencontré en 2014.

Ce qui dénote, dans ce cas, un amateurisme inquiétant : comment se fait-il que l’ancien numéro 1 du gouvernement Sarkozy n’ait pas vérifié quel était le profil de celui qu’il rencontrait ? Son équipe est, en tout cas, embarrassée : elle a d’abord tenté de faire croire à un montage, avant de finalement reconnaître l’authenticité du cliché.
Cette affaire est un nouveau discrédit pour celui qui doit, déjà, se justifier d’avoir été le premier Premier ministre en exercice à inaugurer une mosquée – l’une des plus grandes d’Europe – à coté d’une fillette… en hijab. 
 Difficile, ensuite, de croire en sa volonté de « Vaincre le totalitarisme islamique », titre du livre qui lui avait pourtant permis de créer la dynamique de campagne qui lui manquait tant. Mais c’est aussi au cœur de son équipe que les faits viennent contredire le positionnement de communication du candidat à la présidentielle. Le 3 décembre, c’est Jérôme Chartier qui déclenchait la polémique sur les réseaux sociaux, en invitant aux Entretiens de Royaumont – son club d’influence – des personnalités de l’Union des organisations islamiques de France (UOIF), émanation des Frères musulmans… et organisation classée comme terroriste dans de nombreux pays ! Ainsi, le porte-parole de François Fillon offrait une tribune, devant un parterre de patrons et d’élus, à l’imam UOIF de Bordeaux Tareq Oubrou (décoré de la Légion d’honneur… par Alain Juppé) et à El Hassan Oukfer, directeur du très sulfureux lycée Averroès, lui aussi piloté par la branche française des Frères musulmans. 

Enfin, depuis la sortie du livre Les Revenants écrit par le spécialiste du djihad David Thomson, c’est Christian Estrosi qui est touché par une autre polémique. Cette fois, c’est un djihadiste repenti qui accuse l’ancien maire de Nice d’avoir « laissé faire » Omar Omsen, le principal recruteur de l’État islamique en France. Selon lui, Estrosi « était au courant de tout ça ». Si le désormais premier adjoint de la ville la plus touchée par les départs pour le djihad a porté plainte contre son accusateur et crie au mensonge sur les plateaux de télévision, cette affaire risque d’alimenter le surnom que lui donnent certains de ses détracteurs : « l’imam Estrosi ».
Condamné par le tribunal administratif pour le loyer complaisant de la mosquée rue de Suisse, Christian Estrosi a aussi accordé une subvention municipale de 3.000 € aux Jeunes musulmans de France (JMF), la branche jeune de l’UOIF. Difficile à expliquer aux habitants d’une ville qui a basculé dans l’horreur du terrorisme islamiste, le 14 juillet dernier. 

Damien Rieu

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