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mardi 13 décembre 2016

Plongée au sein du Front national


Le FN peut-il gagner la présidentielle? Autour de nous, la question revient, lancinante, comme un cauchemar.

Le candidat Manuel Valls certifie «être le seul à gauche qui peut remporter la présidentielle face à une extrême droite aux portes du pouvoir». De l’autre côté de l’échiquier politique, l’ex-favori à la présidentielle Alain Juppé a tenté de se relancer en affirmant «être le seul à pouvoir battre largement Marine Le Pen». A n’en pas douter, le Front national et sa présidente, Marine Le Pen, constituent le centre de gravité de la présidentielle 2017.

Alors, le FN peut-il gagner? Nous avons eu envie d’aller voir de plus près à quoi ressemblait ce parti, cette hantise. Comprendre qui sont ses électeurs et ses cadres. Et comment Marine Le Pen a transformé une PME familiale de la politique, héritée de son père Jean-Marie, en cette machine à gagner, ou du moins à faire peur. Nous, ce sont quatre journaux de la presse européenne qui ont uni leurs forces pour tenter de comprendre ce que représente le FN.
Alors, peut-il gagner? La formation politique, classée autrefois à l’extrême droite et infréquentable, progresse aujourd’hui dans toutes les catégories de la population. Devenu un parti populiste, il est prêt. Il s’est professionnalisé. Il a abandonné ses provocations et a élargi son discours en complétant ses idées fixes «immigration et sécurité» par des propositions sur l’économie. Le FN ressemble désormais à un parti normal. Et son audience va crescendo. La preuve: dans chaque Mairie conquise, il parvient à croître lors du scrutin suivant. 

Alors, peut-il gagner? Quand on voyage au cœur de la machine FN, on n’a pas peur. Par contre, on est inquiet de constater l’inertie de ses adversaires. Notre enquête dévoile comment un parti encore modeste, mais habile, réussit à dicter le rythme de la vie politique. Le mal français, ce n’est pas le FN, mais l’obsession FN du reste de la classe politique. Ankylosée dans ses postures morales, elle s’épargne à bon compte toute autocritique et idée nouvelle.

Xavier Alonso

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