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lundi 7 novembre 2016

Les groupes radicaux en Syrie, un «cheval de Troie» introduit par l’Occident




Pendant six ans les pays occidentaux et du Golfe ont investi dans les groupes radicaux en Syrie, ils ne peuvent donc pas les abandonner maintenant, estime Said Sadiq, professeur de sociologie politique à Université américaine du Caire.

RT : Staffan de Mistura a condamné les actions des rebelles à Alep. Les hommes politiques occidentaux et les médias vont-ils désormais focaliser leur attention sur les atrocités commises par les rebelles ?

Said Sadiq (S. S.) : Même si Staffan de Mistura n’était pas le seul à condamner ce qui se passait, le secrétaire général de l’ONU l’a fait aussi, toute l’attention des médias occidentaux était focalisée sur la bataille de Mossoul en Irak, alors que la situation à Alep était contournée et minimisée…

RT : Il y a eu récemment une attaque de gaz chimiques à l’ouest d’Alep. L’Occident, va-t-il reconsidérer son soutien à ses groupes soi-disant modérés, qu’ils ont à l’origine de cette attaque ?

S.S. : Il faut comprendre que pendant six ans les pays occidentaux et ceux du Golfe ont investi dans ces groupes radicaux modérés, ils ne peuvent donc pas les abandonner. Ils sont comme un cheval de Troie qu’ils ont mis en Syrie. Maintenant ils ne peuvent pas le sortir en disant: «Bon, nous avons découvert que nous avions tort, partons donc et arrêtons tout cela.» Ils ont investi dans ces groupes et vont les utiliser dans les négociations sur l’avenir de la Syrie. S’il y a, à l’avenir, des négociations sur le sort de la Syrie, ces gens-là, ces radicaux et modérés seront utilisés autour de la table de négociations. Je ne pense pas qu’ils se débarrasseront d’eux bientôt.
Ensuite, comment ont-ils eu toutes ces armes chimiques ? Les pays du Golfe fournissent des armes, mais ils n’ont pas d’armes chimiques. Il est donc très probable que ces armes chimiques sont arrivées d’un pays de l’OTAN. Il n’y a que ces pays qui ont des armes de ce genre. Comment ces armes chimiques sont arrivées dans les mains des rebelles syriens ? Le suspect habituel sera la Turquie.

RT : Le Royaume-Uni envisage de lancer un nouveau programme pour former les rebelles et leur fournir des armes. L’an dernier un programme américain similaire a connu un échec retentissant et a poussé des rebelles à se battre aux côtés de Daesh et du Front Al-Nosra. La même chose se répétera-t-elle ?

S.S. : Six ans de gaspillage de ressources et d’argent pour détruire la Syrie et au bout, une faillite. L’objectif qui a été déclaré : «Nous allons renverser le régime de Bachar el-Assad.» Six ans plus tard, rien ne s’est passé. Pensez-vous qu’une année supplémentaire et encore plus d’investissements permettront d’atteindre la pointe de l’iceberg et de faire basculer la situation actuelle ? J’en doute. Je pense que cet argent a été gaspillé alors qu’ils n’avaient qu’une ambition stratégique : éviter que le gaz qatari parvienne en Europe via la Syrie mais aussi détruire la société syrienne, pas le régime, mais la société, l’armée, l’intégrité syrienne.

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